mercredi 20 mai 2009

Sortez vos masques

Dans un pays ou le port du masque est de rigueur, pandémie ou pas, hiver comme été, on est un peu surpris d'être concernés par le phénomène de la "grippe porcine"
D'abord parce que dans la pensée générale, le Japon est avant tout une île. Comme si de nos jours cela signifiait encore quelque-chose.
Les journaux internationaux exposent depuis peu donc les photos de ces hommes d'affaires portant des masques en se rendant au travail. http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/portfolio/2009/05/19/grippe-a-au-japon-173-cas-confirmes_1195046_3216.html#ens_id=1185166

La belle affaire ! Il font ça toute l'année! Il serait plus inhabituel de photographier des "gaijin" se prêtant a la pratique nippone
cela dit, il est vrai que quelques mesures ont déjà été mises en place. Outre les divers messages de prévention diffuses par les ressources humaines et autres départements de communication des entreprises (qui restreignent notamment les voyages d'affaires vers les régions touchées, et mettent en quarantaine leurs employés de retour de pays tels que le Méxique), on trouve par exemple une incitation a se désinfecter les mains en toute occasion.
Ainsi, lors du tournoi de sumo qui a eu lieu a Tokyo pendant une quinzaine de jours, nous nous sommes vus obliges de nous désinfecter les mains avant d'entrer dans le stade (une excellente initiative selon moi, qui devrait perdurer au-dela du risque de pandémie) des distributeurs de désinfectant ont également été installes dans le hall du Ark Mori Building (c'est la tour dans laquelle je travaille dans le quartier d'Akasaka)

Reste cependant, mais ce n'est que mon point de vue, que les mesures semblent grandement reposer sur la bonne volonté des résidents du Japon, et sur leur auto-discipline.

samedi 16 mai 2009

Sumo

La sortie scolaire du samedi après-midi cette semaine a eu lieu à Ryogoku, au Kokugikan, le stade où se déroulent les matches de sumo. A Tokyo, ceux-ci ont lieu 3 fois par an: janvier, mai et septembre.

La cérémonie débute dès le matin à 8h30 avec les plus jeunes et moins expérimentés ("Jonokuchi"-"Makushita"), pour se finir à 18h avec les grands noms de la discipline.

Nous étions relativement bien placés, ce qui permet de suivre les matches avec plus d'interêt je pense, qu'à l'étage où l'on est certes mieux assis (enfin, assis sur des chaises), mais bien plus loin du ring. Nous étions donc placés sur des coussins au sol (on a vu plus confortable...)
Comme nous n'avions pas en tête de réperer les potentielles futures stars du sumo, nous sommes arrivés juste à temps pour les matches des seniors "Wakuuchi"

Il a déjà été question de la difficulté d'appréhender une autre culture. Les matches de Sumo en sont un des exemples frappants.

Il y a tout un cérémonial de danse, et autres rituels. Les lutteurs jettent ainsi du sel sur le ring. J'ai donc appris que le sel est dit posséder des vertus purificatrices. Les 2 lutteurs jettent ainsi du sel dans l'air pour purifier le ring tel un lieu sacré.

Si j'ai bien compris, ils tapent le ring du pied pour écraser les mauvais esprits et boivent de petites gorgées d'eau pour purifier leur corps.

Parfois, d'anodins mouvements à mes yeux ont déclenché des acclamations du public.
Le combat dure en soi quelques secondes à peine. Tout ne semble qu'être préparation, rituels...
Mais l'euphorie s'est malgré tout emparée de nous et nous n'en avons pas perdu une miette.

vendredi 15 mai 2009

Tokyo en avril....

Le printemps a Tokyo a certes commencé avec les cerisiers en fleurs. Mais il ne s'est pas arrêté là. Les cerisiers ont laissé place a de multiples variétés de fleurs. Ce qui me frappe le plus sont les couleurs. Peut-être sont-elle encore mieux mises en avant grâce à l'esthétisme des jardins japonais, ou peut-être ne s'agit-il là que de ma perception des choses (ou plutôt mon faible pour ces jardins) Cela dit, les photos que j'ai pu prendre courant avril du parc de Shinjuku par exemple n'ont jamais réussi a reproduire la vision que j'en ai eue. Des buissons multicolores qui se succédaient les uns après les autres. Un véritable festival de fushia, de vert et de jaune...
Les jardins des temples ne sont pas en reste. Il suffit d'une balade dans l'agréable quartier ancien de Yanaka pour comprendre cela....

http://www.facebook.com/album.php?aid=250794&id=743615012&l=7a9213a222

Cherry Blossom Girl

J'ai lu a plusieurs reprises que les deux époques les plus prisées des Japonais sont d'une part Hanami au printemps (la contemplation des cerisiers en fleurs) et le Momijigari, (la chasse aux érables rougeoyants). Je dois avouer que je suis extrement heureuse d'avoir pu les experimenter l'une comme l'autre. Le Momijigari brievement lors de mon arrivee en novembre dernier. Mais surtout les sakura qui a debuté avec avant-gout fin fevrier (floraison des pruniers) puis les cerisiers ont pris la releve en mars.

Cela n'avait rien a voir avec ce que j'imaginais. Mon impatience etait si grande que je suis allee reperer les bourgeons dans les semaines qui precedaient les dates officielles de floraison, telle une japonaise aguerrie ! En effet, des historiques annuels indiquant le jour du debut de la floraison des cerisiers, par region/ville principale sont maintenus. Mais il y a egalement, telle la prevision meteo, la prevision de date de debut de floraison, remise à jour on ne peut plus régulièrement!

Le decalage entre les regions est flagrant. Okinawa (les iles sub tropicales japonaises) peuvent voir fleurir leurs cerisiers dès courant janvier, tandis qu'il faut attendre mai pour qu'Hokkaido connaisse ce bonheur. Ce qui est sûr, c'est qu'apres avoir vecu en Europe, il est presque choquant d'habiter un pays qui connait des saisons aussi marquees. Enfin, des saisons quoi. J'ai vraiment connu l'automne, l'hiver, le printemps...et l'été commence a pointer son nez, meme si nous ne vivons pas encore les extremes chaleurs moites et les pluies estivales bien redoutees. Mais ceci est une autre histoire.
Revenons-en a nos fleurs. je m'attendais donc a prendre de belles photos de fleurs, aux abords de temples bouddhistes entoures de jolis parcs. c'est effectivement ce que j'ai fait. Mais j'ai decouvert d'abord qu'il y avait differentes couleurs de fleurs (donc pas uniquement blanches comme je le pensais. disons plutot que je ne m'etais pas franchement pose la question...) ainsi que, tout simplement, differentes varietes de fleurs. (pour plus de details http://www.japan-guide.com/e/e2011_species.html)

Dès les premieres fleurs, les appareils photos sont de sortie, du plus modeste appareil photo de telephone portable jusqu'aux teleobjectifs que les papparazzi n'ont rien a leur envier. S'ensuit alors une espece d'euphorie, qui se concretise par d'immenses pic-nics sous les cerisiers. Les groupes sont organises: places reservees, baches bleues de sol pour s'installer, la biere coule a flot.... on joue de la musique. On s'y installe des le matin, les parcs et jardins sont pris d'assaut. Si les abords des rues jouissent de l'ombrage d'un cerisier, ils ne seront pas epargnés... Et cela, de jour comme de nuit !
Mon energie n'a pas connu de faille: je suis successivement allée aux parcs de Ueno et de Yoyogi, a Shinjuku Gyoen, autour du cimetierre d'Aoyama et sa fameuse allee ombragee (en remontant la rue, il me semblait etre dans un tunel de petal blanc/rose), ou bien encore Inokashira Park dans la banlieue de Tokyo (Kichijoji)
Il est difficile d'avoir une preference entre tous ces parcs. Mon appetit n'etait jamais rassasie. Chacun presentant un caractere qui lui etait propre. Inokashira Park par exemple est un des lieux favoris des japonais, sans aucun doute grâce a son immence lac borde de cerisiers de part en part, et des petits pedalos que l'ont peut louer. La foule bien compacte dans le JR menant a Kichijoji fut mon premier indice, surtout lorsque le train complet se vida a la station. Il aurait ete surperflu de chercher la sortie menant directement au parc. A vrai dire, la meilleure chose a faire etait de fermer les yeux et se laisser porter par la foule jusqu'a l'entree du parc ! Hanami n'est pas la meilleure periode pour se retrouver en solitaire dans les parcs... Ceci etant dit, ma premiere impression fut la deception: pas de pelouse, juste de la terre sur laquelle les gens posent leur baches et dejeunent a l'ombre des cerisiers. Les pedalos en forme de cygnes sont tellement kitsches que ca fait pleurer, la foule est telle que ce n'est pas si agreable. Bref, les photos qui vantent l'endroit sont plus agreables que le lieu lui-meme. Je me sentais flouee. Meme la vision des cerisiers se deversant sur le lac ne rattrappait pas cette impression d'ensemble.
Alors que je me decidais a rebrousser chemin, j'aperçu depuis le petit pont un temple rouge tout au fonds. Cela vaut la peine d'aller y jeter un oeil, par acquis de conscince. Quelle idee judicieuse. Ce petit temple au bord de l'eau est charmant...et offre une agreable vue.... Je reviens sur mon jugement d'ensemble


Le parc de Shinjuku a cependant connu mes faveurs. En témoignent les innombrables photos... Je ne sais si c'etait du a sa belle pelouse bien entretenue, a l'ambience bonne enfant palpable, a la beaute de son jardin japonais, avec son lac sur lequel se refletaient les cerisiers, ou encore a la grande variete de fleurs qui s'y trouvaient, en particulier une variete d'arbre appelee Shidarezakura, une sorte de saule pleureur (peut-on traduire par cerisier pleureur? ). Toujours est-il que c'est avec regret que je le quittais ce jour-là.